Après réflexion, mes articles ont
tendance à devenir de plus en plus longs et tout le monde ne semble
pas intéressé par les mêmes points. Je vais donc changer un peu le formalisme et rédiger à chaque leçon non plus un mais deux
articles : un pour la théorie et un autre pour la pratique, histoire
que chacun y trouve son compte.
La leçon du jour porte sur les
différents types de virages. En effet, selon que l'on soit en phase
de montée, de croisière ou de descente, l'avion ne se comportera
pas de la même manière et les paramètres à surveiller se seront
pas les mêmes.
Voilà donc tout d'abord le petit point
de théorie qui va bien pour comprendre les exercices du jour...
Nous avons vu que l'avion volait parce
qu'une force verticale le tirait vers le haut, à savoir la portance.
Cette force est en fait dirigée perpendiculairement au plan formé
par les ailes et le fuselage. Ainsi lorsque l'avion s'incline pour
virer, la portance n'est plus verticale. La composante verticale est
diminuée du cosinus de l'angle d'inclinaison, au profit d'une
composante horizontale suivant le sinus de l'angle d'inclinaison.
L'image ci-dessous illustre la
projection de la portance suivant les deux axes lors de l'inclinaison
de l'avion.
Cette illustration montre clairement
que lorsque l'avion s'incline, le poids prend le pas sur la portance
sur l'axe verticale, l'avion n'est plus en équilibre et va accélérer
vers le sol !!!
Envisageons tout d'abord le cas le plus
simple : la croisière. L'avion vole en pallier, à la vitesse et la
puissance de croisière. On est à l'équilibre, l'altitude est
constante. Toujours pareil, il n'y a pas 36 moyens d'augmenter la
portance : augmenter la puissance ou l'assiette. Puisque nous
sommes à la puissance de croisière, il ne nous reste donc plus que
l'assiette. Ainsi, pendant le virage en pallier, on devra cabrer
légèrement l'avion pour conserver notre équilibre et notre
altitude constante.
Vient ensuite le cas de la montée.
Nominalement, lors de la montée, on est plein gaz avec l'avion cabré
et la portance est déjà maximisée ! Le virage va donc
inexorablement attaquer notre portance et l'accélération verticale
ne va plus être orientée vers le haut, mais vers le bas : le
variomètre donnant la variation d'altitude par minute va donc
indiquer un taux de montée de plus en plus faible. Ainsi, si le
virage est trop marqué, toute la puissance délivrée par le moteur
va servir à contrer la perte de portance sans élever l'avion et la
montée sera interrompue ! Aucun intérêt ! La seule
solution est donc de limiter grandement l'angle d'inclinaison pour
que seule une partie de la puissance délivrée par le moteur comble
la perte de portance induite par le virage, et que le reste de la
puissance assure l'élévation de l'avion.
Vient enfin le cas de la descente, le
plus critique. Puisque nous sommes en descente, la portance a été
réduite. L'effet de perte de portance est donc d'autant plus
significatif. L'avion va alors prendre de la vitesse inconsidérément et se rapprocher du sol... Contrairement à la montée, on va pouvoir prendre une inclinaison « normale », puisque nous voulons descendre, mais
il faudra veiller en permanence sur l'anémomètre pour vérifier que
l'aiguille ne s'affole pas ! Si l'avion accélère, il faudra relever le nez pour le ralentir, si l'avion ralentit, il faudra piquer du nez pour l'accélérer. Le manche est donc en fait à considérer comme un accélérateur. C'est comme le vélo : à puissance équivalente, on va plus vite en descente qu'en montée, sauf qu'en avion, on peut se rajouter des faux plats montants ou descendants où on veut !!!!
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