samedi 7 juillet 2012

Leçon 11 : L'atterrissage (pratique)

Je l'attendais depuis longtemps et elle est enfin arrivée aujourd'hui : l'atterrissage !

Philippe m'explique effectivement que l'on va dans un premier temps appliquer les différentes configurations à mettre en place au cours de l'atterrissage à 2500 pieds, puis que je vais appliquer tout ça grandeur nature !

C'est parti, je roule vers le point de décollage et à ma grande surprise, je réalise un très bon roulage, assez droit à vitesse normale... Ca commence plutôt bien... J'attaque le décollage et la montée avec beaucoup plus d'assurance que d'habitude, je n'hésite pas à faire les choses, même si je prends soin d'annoncer à Philippe ce que j'ai l'intention de faire. Petit à petit, on prend de l'altitude puis on finit par quitter l'aérodrome.

Philippe me montre les différentes configurations qu'il faudra appliquer lors de l'atterrissage et comment passer de l'une à l'autre... L'idée est de réduire en deux temps la vitesse de l'avion à 150 puis 120 km/tout en appliquant un taux de chute constant de 500 pieds / min (=150m / min)

Après quelques exercices, et avec toutes ces données en tête, on retourne à l'aérodrome pour mettre tout ça en pratique. Même si je suis impatient de savoir comment poser l'avion, j'ai tout de même une petite appréhension : jusque là je n'avais pas vraiment eu de vision d'ensemble de l'atterrissage et j'avais l'impression d'une succession d'opérations incalculables...
Nous voilà vent arrière Philippe me donne les grandes lignes des opérations à faire et finalement, je prends conscience qu'il n'y a pas tant de choses que cela à faire et surtout que tout est finalement assez logique.
Alors que nous ne sommes plus qu'à quelques centaines de mètres au dessus du sol, Philippe annonce à la radio « Fox Echo Novembre en courte finale suivi d'un touch and go » ! A priori, on ne va donc pas se poser tout de suite, mais simplement venir poser les roues puis remettre la puissance pour un nouveau décollage. Effectivement, à peine au sol, Philippe désactive le réchauffage carburateur et remet les gaz en me disant « Allez fais moi un beau tour de piste ! ». Voili voilou, j'ai toutes les étapes en tête, à moi d'agir tout seul maintenant !

Le tour de piste se décompose en plusieurs phases :

- avant le décollage : il nous faut augmenter la portance pour faciliter le gain d'altitude, il faut donc ouvrir les volets. De plus pendant le décollage et l'atterrissage, une panne de la pompe à essence n'est pas détectable, on active donc en plus de la pompe nominale, une pompe auxiliaire. On allume les phares et enfin, une fois aligné avec la piste, on met plein gaz pour faire décoller l'avion. Voilà l'état dans lequel est l'avion quand Philippe me demande de réaliser « un beau tour de piste ! »

- la montée : C'est au début de cette phase que je prends complètement l'avion en main. Je configure l'assiette comme il faut pour afficher150km/h. A 400 pieds de haut, il nous faut mettre un peu d'ordre ! Etant donné d'une part, que nous n'avons plus besoin de conforter notre portance et, d'autre part, que nous ne pouvons voler trop vite avec les volets, il convient de les rentrer. Puisque la phase de montée va se terminer, je peux couper la pompe et enfin éteindre les phares. Nous avons actuellement la piste derrière nous.

- la vent arrière : Après avoir réalisé 2 virages à 90 degrés, nous sommes maintenant à 2000 pieds à 2450tr/min assiette à cabrer, et longeons la piste à contre sens. Afin d'amorcer l'atterrissage, il me faut réaliser les opérations inverses du décollage : sortie des volets, allumage de la pompe et des phares. Me voilà à la première phase critique : passer de la configuration croisière à la première configuration d'atterrissage.
Il va donc me falloir passer à un régime moteur bien plus faible avec une assiette à piquer. J'active le réchauffage carburateur et c'est parti ! Simultanément de la main droite, je tire la manette des gaz et de l'autre je pousse le manche pour appliquer la bonne assiette : gagné ! 150Km/h 400 pieds / minutes... des petites corrections pour ajuster le tir, mais c'est pas trop mal... A partir de maintenant, le sol se rapproche, inexorablement, mais tout va bien. On va pouvoir attaquer la finale !

- la finale : Deux virages supplémentaires à 90 ° et on se retrouve face à la piste droit devant nous. Deuxième passage critique : le passage à la deuxième configuration pour ralentir l'avion. Je sors un cran de volets supplémentaire. Je remets un peu de puissance et j'ajuste l'assiette pour avoir 120km/h, toujours avec un taux de chute de 500 pieds / minutes (150 m/ min = 2,5m/s). A ce moment là, d'un côté je suis rassuré par l'impression de contrôler mon avion dans la mesure où il se comporte comme je l'espérais, d'un autre côté nous ne sommes plus qu'à 100 mètres de haut et nous perdons toujours 500 pieds / minutes... Dans une minute nous sommes par terre !!! Je stabilise l'avion si bien qu'il n'a plus besoin de moi pour voler. C'est un peu comme aligner exactement la voiture avec l'axe de la route, de manière à pouvoir lâcher le volant ! « Faites vos jeux, rien ne va plus ! » A partir de maintenant, l'avion vole tout seul, et mon seul objectif est la piste. Se poser à côté de la piste ferait désordre ! Une petite correction à gauche, une autre à droite... Vu de l'extérieur, l'avion doit bien tanguer ! Ca y est on est au dessus de la piste, à quelques mètres de haut... Je coupe complètement les gaz, je cabre un peu l'avion et...« Boum » ça y est les roues arrières ont touché le sol ! Ne reste plus qu'à laisser la roulette avant de l'avion descendre tout doucement...« Re - boum ». Ca y est ce coup là, je suis bien sur terre !!!

Fier de moi, je demande à Philippe s'il a fait beaucoup de corrections, il me dit «  non très peu ! » J'ai donc posé mon cher DR400 pour la première fois !!! Même si j'ai bénéficié des conseils bienveillants de Philippe pour ajuster les choses « on est un peu bas, tu perds de la vitesse, tu dévies à gauche, etc... », j'ai fait toutes les opérations dans l'ordre et surtout sur ma propre initiative !! En revanche, Philippe s'est complètement occupé de la radio, car j'aurai été bien incapable de me concentrer sur l'atterrissage et sur la radio en même temps !!
La leçon du jour aura été le deuxième temps fort de mon apprentissage : posser l'avion tout seul !!!!

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