samedi 10 mars 2012

Leçon n°4 : Le compensateur

Après plusieurs levers très matinaux avec l'espoir déçu de pouvoir voler, voilà maintenant un mois que je n'ai pas pris les commandes du DR400... Qu'importe, si le beau temps ne vient pas à nous, nous irons au beau temps : Philippe me propose d'essayer de voler un jour en semaine entre midi et deux, ce que j'ai immédiatement accepté, surtout après cette longue période d'inactivité...

J'ai donc quitté le travail mercredi vers 11h45 pour rejoindre l'aéroclub vers 12h10. Fidèle au poste, Philippe est déjà là. Rapidement on rejoint l'avion, et Philippe, souhaitant me faire gagner un maximum de temps réalise la check-list de prévol intérieure consciencieusement, mais très rapidement sans que je puisse suivre quoi que ce soit. J'ai beau suivre les éléments de la liste, me voilà déjà perdu avant même le départ...

Philippe m'explique le sujet de la leçon d'aujourd'hui : le compensateur et le trim.

Lorsque l'on maintient l'avion cabré, il faut fournir un effort pour tirer le manche. Naturellement, l'avion aura tendance à perdre son assiette et reprendre une position horizontale. Même chose, pour maintenir l'avion piqué, il faudra pousser le manche en permanence pour éviter que l'avion ne reprenne un position horizontal (oui oui, ca peut paraître bizarre, mais lorsque l'on fait piquer l'avion, celui-ci aura tendance à reprendre une assiette nulle !!!). Afin de soulager le pilote, de ces différents efforts, celui-ci dispose d'une petite roulette : le compensateur.

Avant d'expliquer le fonctionnement du compensateur, il faut connaitre le fonctionnement de la gouverne de profondeur. Lorsque le pilote tire sur le manche, cette plaque horizontale située sur l'arrière de l'appareil se lève, entre en rotation autour d'un axe horizontal, imposant à l'avion de se cabrer. A l'inverse, lorsque le pilote pousse le manche, la gouverne de profondeur se baisse imposant à l'avion de piquer du nez.



Ainsi, il faut en permanence pousser le manche pour conserver une assiette à piquer, ou tirer sur le manche pour maintenir une assiette à cabrer. C'est là qu'intervient le compensateur. Le compensateur agit sur une plaque métallique située à l'arrière de la gouverne de profondeur (le trim), jouant le même rôle que cette gouverne mais en plus fin. Ainsi, en positionnant le compensateur correctement, on peut lâcher les commandes, et l'avion continue sa course en gardant la même assiette, laissant le pilote libre de faire d'autres choses...

Le trim est situé dans le prolongement de la gouverne de profondeur sous l'épaule droite de Philippe
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 Après ces explications nous voilà partis à l'assaut des nuages... Philippe me demande alors de mettre l'avion en montée, puis en descente, puis en croisière, à nouveau en descente, en montée,etc... en stabilisant l'avion à chaque étape. Je prends alors conscience de l'importance de cet "outil" car l'effort pour maintenir la manche en avant ou en arrière est finalement assez important. En jouant avec les petite roulette, on sent tout à fait la contrainte s'annihiler jusqu'à pouvoir lâcher complètement les commandes. Une fois l'avion "stabilisé", celui-ci poursuit sa trajectoire sans aucune opération du pilote !!!

Malgré le beau temps, l'atmosphère est assez agitée et j'ai beaucoup de mal à garder la ligne droite. Je constate clairement que je suis bien moins réceptif que d'habitude aux remarques de Philippe ce qui provoque un léger énervement de Philippe, sans parler du fait que j'ai l'impression d'avoir oublié le peu que j'avais appris. Pour couronner le tout, la tour de contrôle nous refuse l'autorisation d'atterrir car d'autres avions sont en approche ou final. Je perds alors complètement pied puisque la procédure d'atterrissage que j'ai encore du mal à assimiler est complétement chamboulé. Finalement, Philippe pose l'avion et l'heure se termine...

Au delà des aspects techniques, cette heure de vol m'aura également fait prendre conscience de deux autres points :
- ne pas trop éloigner les heures de vol les unes des autres afin de ne pas être trop perdu à la reprise.
- être disponible dans sa tête avant de prendre les commandes et de prendre un peu de temps avant le vol pour se remémorer les points de la dernière séance.
Vivement la prochaine heure de vol pour retrouver des sensations un peu plus positives et encourageantes, avec l'espoir d'un peu moins...trimmer ;)


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