samedi 24 mars 2012

Leçon n°6 : Vol au dessus d'un nid ... de nuages

La leçon d'aujourd'hui portera sur la conservation du cap, et ça tombe bien, car on ne voit pas grand chose aujourd'hui;). En effet, bien que la visibilité soit suffisante pour voler et le plafond assez haut, il y a aujourd'hui quelques nuages autour de 1000 pieds. Ceux-ci ne sont pas de nature à empêcher le vol, il n'y a donc pas de soucis pour la leçon d'aujourd'hui.

La conservation du cap se fait à l'aide de deux instruments : la boussole et le conservateur de cap, chacun d'eux ayant son propre mode de fonctionnement avec ses avantages et ses inconvénients.

La boussole connue de tous est constituée d'une aiguille qui s'oriente en direction du nord suivant les lignes du champs magnétiques terrestres. L'image ci dessous illustre l'organisation de ces lignes de champs. La terre est à considérer en fait comme un gros aimant générant un champs magnétique. LEs lignes de champs correspondantes partent du pôle sud pour aller vers le pôle nord en arc de cercle. L'aiguille de la boussole s'alignant avec les lignes de champs montrent donc le nord en permanence.
Lignes de champs magnétiques terestre

La boussole d'un avion est donc constituée d'une aiguille s'orientant vers le nord sur laquelle est fixée un cylindre permettant la lecture. Lorsque l'aiguille tourne, le cylindre gradué tourne avec elle, et indique le nouveau cap suivi par l'avion.



Mécanisme de la boussole à nu

Boussole telle qu'elle apparait dans l'avion

La boussole est donc un instrument très fiable, puisque basé sur le champs magnétique de la terre.
Sauf que :
- la boussole est perturbée par l'environnement métallique de l'avion à commencer par la position du manche. Suivant sa position, celui-ci étant aimanté et métallique, il pourra engendrer une erreur de 10-15 degrès. La boussole n'est donc fiable qu'en pallier et non en montée ni en descente.
- les lignes de champs ne sont pas exactement parallèles au sol, mais ont plutôt tendance à rejoindre le sol comme dessiné sur l'image précédente. Ainsi, l'aiguille s'alignant sur ces lignes de champs aura tendance à piquer du nez. Cette force verticale qui s'applique sur le bout de l'aiguille est compensée par un petit contrepoids à son autre extrêmité. Ainsi, lorsque l'avion change de régime, l'aiguille de la boussole subit l'inertie de cette petite masse, faussant la lecture. La boussole donc être utilisé à vitesse constante.
- enfin,l'aiguille indique une direction du champs magnétique dans le plan horizontal, ou plus exactement dans le plan de l'avion. Lorsque l'avion s'incline, la boussole indique la direction du champs magnétique dans un plan de l'avion et la mesure n'est plus valide. Prenons un cas extrême mais simple à visualiser. Si l'avion s'incline à 90° (les ailes sont à la verticale), l'aiguille indiquera la direction du champs magnétique dans le plan vertical. Quelque soit le cap de l'avion la boussole indiquera toujours plein nord à cette inclinaison. La valeur lue ne sera donc plus le cap, mais l'assiette. La boussole n'est donc utilisable qu'à inclinaison nulle.

En résumé, on ne peut utiliser la boussole qu'en vol en pallier rectiligne à régime contant.

Etant donné qu'il est absolument nécessaire de connaitre le cap en virage, il nous faut un autre instrument : le conservateur de cap.

Le conservateur de cap

Le mode de fonctionnement du conservateur de cap diffère de celui de la boussole. La boussole a un repère constant dans le référentiel terrestre, alors que la conservateur de cap a un répère constant dans le référentiel céleste. Dit autrement, cela signifie que le conservateur de cap indique une direction constante par rapport au soleil.
Ainsi en laissant un avion parqué pendant 24h heures, la boussole gardera toujours la même direction alors que le conversateur fera un tour complet. Le conservateur de cap perdra donc 15 degrès par heure.

Le conservateur ne présente donc plus les inconvénients de la boussole et est utilisable à tous moments, mais doit être recalé régulièrement sur la boussole.

Une fois ces explications posées, les exercices du jour vont être assez simples puisqu'il s'agira simplement de virer à un cap donné en constatant le comportement insensé de la boussole. Ce que Philippe ne m'avoue pas, c'est qu'il a prévu de mettre entre mes mains, beaucoup plus de choses que la simple gestion du conservateur de cap et de la boussole !!

Cela commance par les échanges radio au sol : "Fox Golf Charlie India Papa DR400 à Dassault Breguet deux personnes à bord pour un vol local avec info alpha"
Nous obtenons l'autorisation d'aller au point de décollage, je roule donc l'avion sur le taxy way et je n'ai d'ailleurs plus aucun soucis avec le roulage !!! Ca y est maintenant je roule droit !!! Il suffisait simplement de regarder au loin, comme pour la conduite automobile !!! Pour une fois !!

Au point de décollage, je suis un peu surpris, mais Philippe me fait demander l'autorisation de décoller. Puis, pendant l'accélération Philippe me demande "on est 100 km/h ? he ben cabre l'avion, coupes la pompe à essence, rentres les volets, etc...". D'opération en opération : j'ai fait le décollage complètement seul !!! Philippe m'a bien sûr guidé en me donnant les étapes à suivre, mais il ne s'est occupé de rien !!! Première fierté de pilote !!!!

Une fois en l'air, nous voila dans les nuages plus ou moins épais, et d'un coup, clac, écran blanc ! "On est juste dans un petit nuage, monte un peu". Après une petite frayeur, la récompense : nous sommes au dessus des nuages !!! Nous volons donc au dessus de morceaux de cotons parsemés !!! Deuxième joie de la journée !!!

Après quelques virages dans toutes les directions, Philippe me demande "bon ben on va rentrer, tu sais dans quel direction on va ?" Bien sû que non !!! C'est déjà pas évident de se retrouver en tant normal, mais après avoir fait des virages dans tous les sens, je suis complètement perdu !! Qu'à celà ne tienne : "Bon ben allumes le GPS et sélectionne le point alpha echo" !! Encore une nouveauté l'utilisation du GPS d'avion !! Beaucoup plus simple que celui des voitures, puisque le chemin à suivre est ... la ligne droite !

A l'approche du terrain Philippe me prépare à demander l'autorisation d'atterrir. "Fox India Papa DR400 avec information alpha au point alpha echo pour retour terrain".

Enfin, de la même manière qu'au décollage, Philippe me donne toutes les opérations à suivre. Il s'avère que la tâche est assez complexe car il faut surveiller et commander beaucoup de choses en même temps. Philippe m'a tout de même laisser faire et corrigeant quand nécessaire. Il a su trouver le juste milieu pour corriger les commandes tout en me laissant faire un maximum de choses. Du coup, j'ai pris une part très importante à l'atterrissage, me permettant de bien sentir les choses et le comportement de l'avion suivant les différentes actions !!


Au final, aujourd'hui, j'aurais géré tout seul le décollage, la radio, le GPS et une bonne partie de l'atterrissage !!! Je dois avouer que j'ai quitté l'aéroclub assez fier de moi !!

Bien, sûr, je n'ai fait que suivre les instructions de Philippe et je n'ai pas mémorisé tout le protocole..."oui mais c'est moi qui l'a fait !!!" ;)

1 commentaire:

  1. C'est boooooo !!!!
    Il va falloir que je remonte bientôt à bord pour voir tout ça ;))

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