mardi 10 septembre 2013

Une dernière fois avant le grand saut...

Un samedi après-midi, tranquillement affalé sur le canapé, le téléphone sonne : Philippe. « Bon dis-moi, quand es-tu dispo pour passer le test ? » « Hein ? Ca y est ? C'est le moment ??? » « Ben oui, tu es prêt, cela ne sert à rien de faire de l'acharnement thérapeutique ! ». Pris un peu au dépourvu, je lui donne quelques dates sans trop réfléchir, étant plutôt déstabilisé ;)
C'est vrai que 15 jours auparavant, Philippe avait commencé à évoquer la question, mais je n’avais pas réalisé que pour lui, l'imminence du test était telle ! J'avais simplement compris, ou voulu comprendre, qu'il était « éventuellement » possible que le tests « puisse commencer » à être « envisageable » sous « certaines conditions »... Bref, je ne me sentais pas du tout passer le test !

Une fois raccroché, je réalise qu'il faudrait tout de même que je fasse quelques révisions théoriques, refaire un vol pour valider certains points, dont notamment les encadrements. J'envoie donc immédiatement un mail à Philippe pour lui dire qu'il vaudrait mieux repousser d'une petite semaine pour que je puisse revoir un certain nombre de choses, revoler une fois avec lui, et surtout me faire à l'idée ! Je vais être évolué par un examinateur qui va éventuellement valider plus un an et demi d'apprentissage !

Durant cette semaine, j'en profite donc pour revoir en détail la réglementation, prévoir un vol avec Philippe pour travailler notamment les fameux encadrements, et surtout pour relativiser l’événement à base de martèlement de petites phrases telles que : « Ce n'est qu'un loisir » « Si je ne l'ai pas, ce n'est pas très grave » « De toutes façons, je ne raterai pas tous les modules. Au pire, je repasserai que les quelques modules échoués », etc...

Les encadrements, voilà en fait ma bête noire. Tout d'abord il s'agit d'une manœuvre que je n'ai que très peu expérimentée. Ensuite elle n'est pas très « agréable », et enfin, en cas d'erreur, il n'y a aucun autre moyen de s'en sortir, que d'annoncer l'échec à l'examinateur, et de remettre les gaz...

De quoi s'agit-il ? L'idée est de simuler une panne moteur en campagne. Cependant l'exercice se fait au-dessus d'un aérodrome, avec un moteur qui marche très bien, donc sans aucun danger.
La manœuvre est initiée à la verticale du terrain à 500 pieds au-dessus du tour de piste. A Lasbordes, cela signifie 1500 pieds de hauteur, soit 500 mètres au-dessus du sol.
Une fois positionné là-haut : on coupe les gaz, et on entame une descente sans moteur (simulation de panne), l'avion pique alors vers le sol, à une vitesse de 150 km/h !
Chaque minute qui passe, l'avion descend de 500 pieds (150 mètres), soit 2,5 m par seconde... Puisque nous simulons une panne moteur, il est impossible de reprendre de l'altitude en poussant la manette des gaz. Le temps est donc compté !

Afin de récupérer au mieux l'axe de la piste qui nous tourne le dos, l'avion doit suivre une trajectoire  bien  précise permettant de se retrouver dans l'axe de la piste, en un minimum de temps. La première difficulté est donc de visualiser chacun des points précis de cette trajectoire dans l'espace, et la deuxième, d'y amener l'avion...

Histoire de rajouter encore un peu de difficulté, les virages sont très serrés. Puisque nous sommes en panne, on ne peut pas se permettre de faire des grands virages qui nous feraient perdre du temps : les virages se font donc à 45° d'inclinaison : les ailes font un angle de 45° avec l'horizontal ! Le facteur de charge est alors de 2 : on subit 2 fois son poids : je fais alors 150 kilos ! C'est le côté plus ou moins désagréable de l'exercice...

Si ce n'est la désagréable sensation de passer à travers son siège dans les virages, et le taux de chute inhabituel,  la manœuvre n'est pas si impressionnante, puisqu'il ne s'agit que d'un exercice. En revanche, si l'avion est trop bas au mauvais endroit, nous ne pouvons corriger qu'en remettant les gaz, ce qui revient à remettre en cause le postulat de départ, signifiant l'échec de la manœuvre...


Philippe me fait donc travailler ce point-là, lors de ce qui pourrait être notre dernière heure de vol en tant qu'élève pilote/ instructeur. Même si cette dernière heure aura permis de me recadrer un peu, je ne maîtrise tout de même pas réellement l'exercice... Peu importe, rendez-vous est pris pour le test, ce sera le mercredi 19 juin 14h30 !

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